John Irizarry

 

20 ans

Soldat

Long Island


J’ai toujours voulu être soldat, et je me suis enrôlé il y a deux ans. Le 11 septembre, j’étais à Fort Drum, dans l’état de New York. Nous étions en train d’entretenir nos véhicules quand on nous a rassemblés pour nous annoncer la nouvelle. Nous avons pu regagner nos chambres pour regarder la télévision. J’étais en rage. Plus que mes camarades qui n’étaient pas de New York. Et je voulais y aller. Effectivement, nous avons bientôt commencé à nous préparer pour la guerre. En octobre, on nous a transportés en Ouzbékistan, où nous nous sommes entraînés sur le terrain. Les services de renseignements nous informaient sur les uniformes de l’ennemi, ses habitudes, ses comportements. C’était difficile d’attendre, nous brûlions d’y aller, d’avoir l’occasion de faire nos preuves. Enfin, en février, nous sommes partis. Notre but était d’en tuer le plus possible, et c’est ce que nous avons fait. J’avais peur, mais j’ai fait mon devoir, tout en essayant de contrôler la colère que je ressentais. Je travaille avec des mortiers. Nous étions dans une vallée, de l’autre côté d’une montagne, et nous protégions l’avance sur le terrain. Nos ennemis, contrairement à ce qu’ils disaient, n’étaient pas prêts et nous les avons éliminés. Bush est venu nous faire un discours, nous étions fiers. De toute façon, je n’ai jamais eu le moindre doute quant à cette guerre. Mais, je crois que pour éradiquer ce genre de terrorisme, les Etats-Unis ne peuvent pas le faire tout seuls, il faut que nous formions une alliance avec le reste du monde.

Quand nous avons appris la mort de civils pendant les bombardements, nous avons été choqués : nous avons assez de problèmes, nous n’en avons pas besoin de davantage.

Quant à New York, la ville qui ne dort jamais, ça ne va pas changer. Les New Yorkais sont plus inquiets bien sûr, c’est un pôle d’attraction pour les gens et pour les terroristes. Quand je rentre à la maison maintenant, on me traite en héros.